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EDITION 2010 : les oeuvres Cliquer sur le nom de l'oeuvre pour accèder aux commentaires :
- F. CHOPIN : Les Ballades
Auteur de préludes, études, polonaises, nocturnes et sonates sans la moindre référence extramusicale, Chopin fut le premier à utiliser dans un contexte instrumental le terme de "ballade" qui s'applique habituellement à une page vocale de caractère lyrique ou narratif. F. CHOPIN : Ballade n°1 en sol mineur, Op. 23. Achevée à Paris en 1835, cette Ballade n°1 compte parmi les œuvres que Chopin préférait. Cela nous est confirmé par Schumann qui écrit en septembre 1836 après avoir rencontré Chopin à Leipzig : " De Chopin, j'ai une récente Ballade en sol mineur. Elle me semble géniale et je lui ai dit qu'elle était celle des ses œuvres qui me plaisait le plus. Après un assez long silence, il me dit tout à coup : "Cela me fait un grand plaisir, car c'est aussi celle que je préfère". La Ballade en sol mineur est un immense poème plein de passion, d'émotion et de mélancolie presque douloureuse. Après une brève introduction à l'unisson, la mélodie du premier thème s'élève comme une plainte sur un rythme de valse presque improvisé. Une cadence fugitive et virtuose avec ses belliqueuses sonneries de basses mène vers le second thème, suave et caressant. Il est suivi d'un court divertissement, instant de joie fugace précédant le moment de passion des mesures à venir. Dans ces mesures, le retour des thèmes s'affirme dans une extraordinaire envolée qui éclate jusqu'à la progression de gammes chromatiques fortissimo. F. CHOPIN : Ballade n°2 en fa majeur, Op. 38. Commencée dès 1836, cette Ballade n°2 fut achevée dans sa version définitive en janvier 1839 lors du séjour catastrophique de Chopin et George Sand à Majorque. L'œuvre est dédiée à R. Schumann mais il ne faut voir dans cette dédicace qu'une formalité de courtoisie, le remerciement de la dédicace des Kreisleriana op. 16. On sait en effet que Chopin resta totalement fermé à l'art de Schumann dont il n'aima jamais la musique. Schumann, quant à lui, admira profondément cette Ballade qu'il qualifia de "morceau remarquable"... La Ballade en fa majeur est une succession d'épisodes de douceur et de force. Quelques notes, résonnant comme le tintement d'une cloche, introduisent le premier thème qui s'épanouit et se répète dans la grande quiétude de son rythme apaisant. Le deuxième épisode, épisode de force Presto con fueco, s'enchaine immédiatement dans un déferlement de doubles croches. Ces rafales de traits arpégés, d'octaves puissantes et de gammes ascendantes s'apaisent peu à peu pour laisser la place, dans un contraste saisissant, au premier thème. Omniprésent, ce thème se répète inlassablement dans le chant de la basse puis se module pour éclater en octaves sous de forts accords qui progressent par degrés chromatiques. Ce calme apparent mais pathétique précède la tempête : déjà le déferlement sonore du Presto con fueco surgit de nouveau et conduit dans un dessin de trilles prolongés à la coda Agitato. L'emportement, le déchaînement atteignent ici au paroxysme de la virtuosité et de l'explosion sonore. Un accord puissant annonce la courte conclusion. C'est dans le charme et la douceur des mesures initiales que se termine cette Deuxième Ballade. F. CHOPIN : Ballade n°3 en la bémol majeur, Op. 47. Publiée en 1841 et interprétée en première audition par Chopin en février 1842 chez Pleyel, la Troisième Ballade est considérée comme une des pages les plus originales du compositeur. Dans les mesures initiales, le premier thème est chanté par deux voix distinctes, comme un dialogue entre la partie supérieure et la basse. Cette tendre confidence s'anime cependant peu à peu dans un climat fiévreux qui explose sur de rapides arpèges divergents. Le premier thème réapparaît furtivement, puis se calme sur de longs accords tenus. F. CHOPIN : Ballade n°4 en fa mineur, Op. 52. Composée en 1842, la Ballade n°4 est dédiée à la Baronne Charlotte de Rotschild, une des élèves préférées de Chopin. Chef-d'œuvre extraordinaire par son inspiration et son éloquence, par l'originalité de ses motifs et la richesse de son harmonie, c'est une page pathétique, tantôt passionnée, tantôt triste voire suppliante. On peut y voir, comme Alfred Cortot "une somptuosité harmonique, un raffinement d'écriture très significatif d'une nouvelle orientation su style de Chopin. A n'en pas douter, s'il eût vécu, c'est dans un caractère précurseur de notre impressionnisme musical qu'il eût écrit les chefs-d'œuvre à venir"... Cette dernière Ballade s'ouvre par sept mesures d'introduction sur un motif d'un lyrisme tendre et nostalgique qui reparaîtra au centre de l'œuvre. F. CHOPIN : Polonaise "Héroïque" en la bémol majeur Op. 53 Forme première de la création de Chopin, la Polonaise couvre à peu près toute sa carrière, entre 1817 époque de la publication (Chopin avait 7 ans) à Varsovie d'une Polonaise en sol mineur, et 1846, année de la composition de la Polonaise-Fantaisie Op. 61. La célèbre Polonaise Op. 53 dite Polonaise Héroïque est composée en 1843 et dédiée au banquier français Auguste Léo. C'est une page véhémente et solennelle, faite de violences rythmiques et de nostalgie. F. CHOPIN : Trio Op. 8 en sol mineur Si Chopin a confié l'essentiel de son inspiration au piano seul, celui-ci est dans quelques œuvres de jeunesse associé à l'orchestre ou à la voix. Dans la musique de chambre qui n'occupe qu'une place très marginale dans son œuvre, le piano se voit parfois concurrencé par un instrument favori : le violoncelle. En dehors du piano, ce fut en effet le seul instrument pour lequel Chopin montra un intérêt réel et suivi. La composition de ce trio Op. 8 débute en 1828 (Chopin est alors âgé de 18 ans) et est interrompue par le voyage de Chopin à Berlin. Le Trio ne sera achevé et publié qu'en 1833. L'accueil du public est bon : à Leipzig, Schumann se déclare enchanté par cette œuvre et même le critique berlinois Rellstab (qui par la suite manifestera une incompréhension totale de l' œuvre de Chopin) émet un jugement positif. On remarquera dans ce Trio d'un caractère plutôt sombre de nombreuses innovations formelles : Chopin prend visiblement ses distances avec les schémas classiques. A. PIAZZOLLA : Les Quatres Saisons de Buenos Aires Né à Mar del Plata de parents d'origine italienne, Astor Piazzolla émigre à New York avec sa famille alors qu'il n'a que quatre ans. Dès huit ans, il joue du bandonéon. Adolescent, il retourne en Argentine et, en quelques années, obtient un poste dans le célèbre orchestre de tango d'Aníbal Troilo. Rapidement ennuyé par un genre qui, selon lui, connait une impasse, dans ses temps libres, il se met à cultiver son intérêt de longue date pour la musique classique en composant un corpus de musique "sérieuse" considérable. En 1954, prévoyant de faire carrière en musique classique, il se rend en France pour étudier avec la plus célèbre pédagogue en composition de l'époque, Nadia Boulanger. Cette rencontre changera sa vie – et l'histoire du tango – à jamais. Boulanger considère la musique de Piazzolla comme bien faite et y reconnait l'influence de Ravel, Stravinski et Bartók. Pourtant, selon elle, il y manque l'esprit. Quand elle apprend que Piazzolla compose et arrange des tangos pour gagner sa vie (avec une certaine honte), elle lui demande de lui en jouer un. À contrecœur, il s'exécute. Boulanger prend alors ses mains dans les siennes et lui dit : "Astor, c'est magnifique. Voilà le vrai Piazzolla ! Ne le quitte jamais !" La vision du tango de Piazzolla devait cependant rencontrer une résistance féroce de la part des traditionnalistes. Après un concert, un auditeur lui demanda en ricanant : " Maestro, pourquoi ne jouez-vous pas un tango? " La question devait le hanter pendant toute sa carrière. Dans son autobiographie, il soutient même avoir été battu une fois dans les rues par un membre de la vieille garde du tango contrarié. Parmi les nombreuses pièces écrites par Piazzolla pour son Quintette, on retrouve Las cuatro estaciones porteñas. L’œuvre est un hommage à sa ville natale, Buenos Aires, et à ses habitants qui, aujourd’hui encore et avec fierté, s’intitulent eux-mêmes porteños - littéralement, habitants d’un port.
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